![]() |
Les femmes zoomlion ghanéennes au travai. Photo: Wikimedia Commons |
Le 23 juillet 2020, Akua Denteh, une femme âgée de 90 ans, a été brutalement tuée à Kafaba, une localité du nord du Ghana. Accusée à tort de sorcellerie, elle a été lynchée en public. La scène, filmée puis diffusée sur les réseaux sociaux, a choqué le pays tout entier. Mais derrière cette tragédie se cache une réalité bien plus vaste : celle de nombreuses autres femmes confrontées à la même violence, dans l’ombre et le silence.
Un autre drame s'est aussi produit le 29 août 2020, dans le district de West Gonja, une femme d’une cinquantaine d’années nommée Maria Ibrahim a été violemment agressée par des villageois à Sumpini, après avoir été accusée de sorcellerie, prétendument responsable de la maladie d’un jeune homme de sa maison ; malgré ses dénégations, elle a été attaquée à la machette, subissant de graves blessures au crâne, et une jeune fille vivant avec elle et son mari malade a également été prise pour cible dans cet acte brutal survenu après un festival local.
Dans un rapport publié le 14 avril, Amnesty International tire la sonnette d’alarme. Intitulé « Marquées à vie », ce document révèle l’ampleur des atteintes aux droits humains subies par des centaines de femmes dans le nord du Ghana, accusées de sorcellerie sans aucune preuve. L’absence de lois spécifiques pour les protéger rend ces femmes encore plus vulnérables.
Les cibles de ces accusations sont souvent des femmes âgées, des veuves, des célibataires ou simplement des femmes qui ne se conforment pas aux normes sociales ou aux rôles imposés par la société. Par jalousie, peur ou superstition, certains proches ou voisins les désignent comme responsables de maladies ou de malheurs survenus dans la communauté. Les conséquences sont terribles : elles sont souvent battues, empoisonnées, ou contraintes de vivre recluses dans des camps précaires et insalubres.
Nous ne pouvons pas rester indifférents. Il est urgent de :
-
Mettre en place une législation claire criminalisant les accusations de sorcellerie et les violences qui en découlent ;
-
Lancer des campagnes de sensibilisation durables dans les régions concernées ;
-
Protéger le droit à la vie, à la dignité et à la sécurité des femmes menacées.
Chaque voix compte. En nous mobilisant ensemble, nous pouvons faire pression sur les autorités pour qu'elles agissent enfin. Soutenons celles qui ont été réduites au silence trop longtemps.
En solidarité et en justice.