mardi 23 janvier 2024

Pourquoi les citoyens Malgache abstentionnistes n’ont pas voté?

Le premier tour de l'élèction présidentielle à Madagascar le 26 Novembre 2023 a été  marqué par une forte taux d'abstention. Toutefois, le doute s'installe quant à l'exactitude du pourcentage des votants. En effet, la principale raison de cette fragilisation du rapport au vote est la contestation massive du processus électoral par le collectif des candidats de l'opposition. Ces derniers ont lancé un appel à l'endroit de leurs partisans de boycotter l'élèction pour motif que c'est une élèction entachée de fraudes enormes. Je suis allée à la rencontre d'une dizaine d'élècteurs pour collecter les raisons de leur choix de ne pas voter. 




C'est toujours le président Andry Rajoelina qui sera élu

Pour les citoyens des différentes catégories sociales en âge de voter, leurs raisons de s’abstenir sont multiples, les facteurs varient de l'élècteur à l'autre.Mais les raisons dominantes qui poussent la majorité des élècteurs à ne pas voter reposent sur le fait d'imaginer que c'est toujours le président Andry Rajoelina qui sera élu. Alors, d"après eux, aller voter ou non, il serait toujours élu. Les autres disent en avoir marre de la vie politique, en disant que qui que ce soit arrive au pouvoir ne change rien, leur niveau de vie reste toujours le même. Ensuite il y a l'insatisfaction, perte de confiance envers les acteurs politique, voire dégoût à l'endroit des programmes des candidats. Puis, certain(e)s ne se sentent pas tout simplement représentés par les candidats. Les élècteurs "moins rationnels" disent qu'ils n'ont carrément pas de temps d'aller voter et ne savent rien de la politique, la pauvreté les empêche de voter. Et pour les autres qui constituent aussi la majorité, ils ne votent pas pour suivre les consignes du boycott de leurs candidats dans l'opposition.

De ces points de vue, l’abstention semble être un choix rationnel. En fait, voter ou s'abstenir est une option. Et cette option est expliquée par des comportements ou des décisions personnelles refléchies. Donc, la décision de voter ou non est d’abord et avant tout une question de motivation. Légalement et au sein d'une démocratie, voter est un devoir citoyen mais ce dernier ne semble plus interessé par ce droit fondamental qui leur permet d'exercer sa citoyenneté en participant à l'élection de ses représentants.

Politique dégoûtante

Depuis la publication de la nationalité Française du président Andry Rajoelina quelques mois avant l'élèction présidentielle Malgache, la situation politique ont été un peu chaotiques, voire degoutante. Toute l'opposition même des gens ordinaires sont sortis de leur silence pour profiter de l'occasion pour diaboliser et condamner "cruellement" la possession de la nationalité française par le président, une situation qui a emaillé en partie la vie politique Malgache.

Voter par intérêt ou par devoir

D'un côté, les gens qui décident d'aller voter voient un bénéfice politique dans l'élèction. Ils votent pour leur intêréts personnels et non pas par devoir citoyen. Ils incitent même leur entourage à voter. D'autre côté, certains votent parce qu’ils pensent que c’est un devoir moral de voter dans une élection. Pour ce dernier, les considérations éthiques l’emportent sur les considérations  intêrets.

Avec une question formulée de façon simple et directe que j'ai pris de temps de démander aux gens autour de moi: Pourquoi avez-vous decidé de ne pas aller voter? Les personnes intérrogées n'hésitent pas un instant de répondre de façon aussi honnête. Allons donc découvrir les raisons qui ont convaincu les élècteurs à s'abstenir lors de l'élèction en général à Madagascar. 

Madame Rasoa, âgé de 55 ans, vendeuse des légumes à la campagne "je n'ai le temps d'aller voter":

"Je ne connais que le président Andry Rajoelina, alors je ne sais pas pour qui voter, que ce sois Andry Rajoelina ou quelqu'un d'autre, cela ne change rien. En plus, je n'ai le temps d'aller voter parce que je dois travailler pour nourrir ma famille."

Viviane, une mère de famille 28 ans "Aucun des candidats ne m'intéresse tout simplement":

"Aucun des candidats ne m'intéresse tout simplement, je n’ai plus beaucoup d’espoir pour la démocratie en général.  On reste toujours pauvre de toute façon. Et qu’importe le résultat, je dois vivre et nourrir ma famille. Notre société tourne en rond, les hommes politiques sont très avides de pouvoir et d’argent. Les promesses des politiciens sont bidon. Aucun n’est intègre."

Harentsoa, 21 ans, customer service "la classe politique semble propulsée par l’appât du gain, plus que part le bien commun":

"Agée de 21ans, l'élèction présidentielle Malgache 2023 serait une toute première pour moi pour me rendre aux urnes. Au début, quant jai obtenue mon CIN, j'ai hâte d'exercer mon droit de vote, mais hélas, vue la situation politique qui prévaut aujourd'hui dans mon pays, je décide de ne pas y aller. En fait, après avoir suivi les campagnes élèctorales ou il n'y avait que 2 candidats, je constate que la classe politique semble propulsée par l’appât du gain, plus que part le bien commun. Je choisis aussi de respecter les consignes de ne pas cautionner cette élection mal préparée et non inclusive. De toute façon, ce serait toujours Andry Rajoelina qui sera élu vue le context élèctoral tumultueux et l'environnement politique instable(non seulement, il est le seul qui fait une campagne élèctorale à grande pompe mais les institutions élèctorales sont "semble t'il" également de son côté) "

Hasina 32 ans, électricien "mon vote n'apportera pas de changement à la pauvreté":

"J’ai 32 ans et j’ai toujours voté, mais cette fois je pense m’abstenir . Je suis certain que mon vote n'apportera pas de changement à la pauvreté que le pays se plonge actuellement et ne résoudra pas non plus mes problèmes aux quotidiens. En plus pourquoi voter encore si on sait pertinement déjà qui sera élu."

Haja, 52 ans, traducteur: "Avant, j’ai toujours voté par envie, par conviction mais plus maintenant"

« Cela fait des années que j'exerce mon droit de vote parce que je suis conscient que voter est un devoir citoyen; je suis blogueur et je suis très attiré par la poltique, de même pour ma famille, nous sommes tous des fervents en matière politique. Je regarde les informations politiques et je participe même aux commentaires à travers mon blog pour émettre mes avis. Avant, j'avais même éprouvé une certaine incompréhension et colère vis-à-vis des abstentionnistes. Mais aujourd'hui pour l'élèction présidentielle Malgache 2023, je me retrouves dans leurs rangs. Je choisis de ne pas voter par conviction. Cela me fait mal mais c'est mon choix étant donné que je ne suis pas du tout convaincu par l'integrité et la transparence du processus éléctoral."

Lucia, 32 ans, comptable "les promesses des candidats ne me touchent même plus"

"J'ai toujours voté avant, mais actuellement, depuis le début de cette présidentielle, en observant les campagnes élèctorales étranges dont 2 seulement sur 13 candidats font campagne, je ne sais plus vers qui me tourner pour espérer trouver quelqu’un qui représente “les gens”. Je me suis également rendu compte que les promesses des candidats ne me touchent même plus. Je n’ai aucune confiance dans les programmes des candidats."

Franc, 38 ans, agent de securité: « je sais pertinement que mon choix est dejà acheté»

"Je ne vote pas parce que mon candidat preferé nous demande de ne pas aller voter. Il a raison parce que l'organisation de l'élèction est très douteux. Pour voter, il faut avoir le choix, mais malheureusement, je sais pertinement que mon choix est dejà acheté. La vie politique a totalement oublié sa valeur. Une fois au pouvoir, le président s'y accroche et procède à tous les moyens diaboliques possibles pour y rester."

Fara, une mère de famille de 60 ans, menagère "je ne connais qu'un candidat"

"J’ai 60 ans et je suis apolitique. Je ne vote pas parce que je ne connais qu'un candidat, Andry Rajoelina qui semble que c'est toujours lui qui serait élu car il parait qu'il veut rester coute que coute au pouvoir.  Alors, ça ne sert à rien de voter. Je suis aussi dégoûtée par les politiciens.Aucun ne mérite mon vote.Ce sont tous des profiteurs et des menteurs Raison de plus, je n'ai pas de carte d’électeur.  En fait, je ne sais pas si j'ai ou pas mais je ne l'ai pas recuperé auprés du bureau du fokontany."

Lanto, 59 ans, ingenieur « Participer au jeu, c’est le cautionner :

"Dans le passé, j’ai toujours voté, par respect pour la démocratie. Mais s’agit-il encore d’une démocratie? Les opposants sont reprimandés quant ils se manifestent. il y a deux poids deux mesures. Je ne veux pas cautionner cette mascarade d'élèction. Voter, pour qui que ce soit, même blanc, c’est accepter les règles d’un jeu que je ne cautionne pas. Soit on assainit les règles du jeu avant de jouer, soit on empêche le jeu de trouver son unique vainqueur. On sait qu'une personne veut le pouvoir, garder leurs privilèges et après être elu, font fonctionner l’économie de ceux qui payent leurs campagnes."

Richard, 42 ans, caissier "Voter me semble être un acte devenu insignifiant":

"J’ai 46 ans et j’ai toujours voté en montrant un bel exemple en tant qu'un citoyen responsable et reconnaissant pour la démocratie. Mais je remarque aujourd'jui que  l’absence de crédibilité des candidats ainsi que l’influence et même l'attitude des médias, me sont devenues insupportable. Voter ne m’intéresse plus et me semble un acte devenu insignifiant. De toute façon, à l'allure ou vont les choses, avec les dépenses faramineuses d' Andry Rajoelina pour ses campagnes éléctorales, il reste sans doute élu sauf miracle."

 Les non-votants ressentent un sentiment de dégoût pour la politique

Les sentiments dominants partagés par la majorité des non-votants sont le fait de penser que même s'ils votent ou pas, ils sont surs et certains que Andry Rajoelina serait toujours élu. Pour les autres, ils ne votent pas tout simplement parce peu importe qui est élu à la tête du pays – les choses continuent comme avant, aucun impact sur leur vie. Les non-votants ressentent un sentiment de dégoît pour la politique; ils sont généralement détachés de l’actualité et pessimistes à l’égard de la politique.

Comprendre la participation électorale et la baisse du taux de participaton permet  d'effectuer de nouvelles études et apporter des solutions pour améliorer le taux pour les prochaines élèctions et rétablir une vraie démocratie. Les sondages que j'ai effectués demeurent l’instrument privilégié pour comprendre les comportements individuels et l'état de la démocratie dans le pays, mais aussi l’analyse des résultats électoraux.





lundi 15 janvier 2024

Assermentation et signature des contrats pour les nouveaux ministres Malgache 2024

Les nouveaux ministres malgache sélectionnés "rigoureusement" par le président Andry Rajoelina, sur proposition du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ntsay Christian viennent de voir le jour. Le chef de l'Etat reste ferme quant aux résultats attendus de ces nouveaux ministres pour la concrétisation des programmes gouvernementaux pour le développement de Madagascar. 

Les ministres qui composent les membres du nouveau gouvernement Malgache ont été présentée au cours d’une cérémonie officielle le dimanche 14 Janvier 2024 dans la soirée, un mois après l'investiture du président Andry Rajoelina, et dix jours aprés la nomination prévisible de son bras droit inamovible, Ntsay Christian, reconduit au poste de premier ministre. Celui-ci est premier ministre depuis l’arrivée au pouvoir d’Andry Rajoelina en 2019.

Pour le deuxième mandat d'Andry Rajoelina, les nouveaux ministres ont été choisis sur des critères très stricts. Le président réclame des résultats palpables et il était très ferme dans ses propos que les ministres incompétents ou incapables de mener à bien le programme de développement de la nation Malgache doivent démissionner. 

Jour-J après que le président malgache ait pris ses fonctions pour un second quinquennat à la tête du pays, il a exhorté les citoyens compétents et patriotes à déposer leur candidature pour les postes ministériels au sein du gouvernement. Selon la source présidentielle, 500 dossiers de candidature ont été reçu. Parmi ces 500 prétendants ayant postulé, 25 sont retenus mais le président a tenu à rassurer que les dossiers restants seront encore triés en vue de la prochaine nomination de plusieurs postes de Secrétaires d’Etat.

La nouvelle équipe gouvernementale nommée pour mettre en œuvre la politique de l’État est composée de 27 ministres dont 7 femmesDes grandes figures de l’ancienne équipe restent en place. Parmi les 27 ministres, 15 issus de l’ancien gouvernement ont été reconduits au même poste, pendant que les autres ont été mutés à d’autres départements. Selon les propos du président, chaque candidat a réussi des entretiens et des tests spécifiques pour être qualifié pour le poste.

Cette nomination était un suspens même cependant prévisible pour ceux et celles reconduits. Entre autres, celle qui suscite des réactions dans cette nouvelle formation gouvernementale est la nomination d'un jeune ministre âgé seulement de 28 ans. Le nouveau ministre de l'Environnement et du développement durable, Max Fontaine.


 Ministre de l'Environnement et du développement durable, Max Fontaine

Préstation de sement et signature des contrats 

Pour la première fois dans l'histoire de nomination des ministres malgache, chaque ministre a fait une prestation de serment, cette fois-ci, lors de la cérémonie de leur présentation, durant laquelle ils s’engagent à déployer tous les efforts nécessaires pour le bien de la population, et notamment à ne pas céder à la corruption sous peine de sanction et à démissionner en cas de manquement aux missions de ministre. En addition, tous les ministres signeront des contrats d’engagement en matière d’intégrité ».

Cependant, la reconduction de quelques ministres qui n'ont pas clairement réussi dans leur précédent poste a beaucoup étonné la population. Des commentaires sur ce sujet sont visibles sur les réseaux sociaux, ainsi que des commentaires sur la photo de chaque ministre nommé.  


vendredi 10 novembre 2023

Des Ray Aman-dreny appellent à la suspension de l'élection presidentielle à Madagascar

Face à l'impasse politique dans la grande île, les Ray Aman-dreny se souciant du bien-être de leurs compatriotes et de leur patrie se lèvent avec bravoure et fermeté pour débloquer la crise politique à Madagascar. Étant donné que la situation actuelle n'est pas du tout propice à la tenue d'une élection libre et crédible, les ray aman-dreny s'engagent pour la résolution de cette crise électorale à Madagascar.

 

Des Ray aman-dreny, figure de proue de la plateforme de la médiation. Image: Tia tanindrazana

 
Des Ray aman-dreny patriotes et responsables

Quel que soit votre rôle dans la société, si une responsabilité quelconque vous interpelle au sein de votre communauté, il serait convenable de  prendre des mesures répondant à l’intérêt de tous.L’existence d’un marasme préélectoral au pays ont donc poussée les Ray aman-dreny fotsy volo à instaurer une plateforme de médiation en vue de trouver une issue face à la situation politique de plus en plus instable auquel Madagascar se trouve  à la veille de l'élection présidentielle. L'objectif de la médiation est très clair: résoudre le marasme électoral et concilier les acteurs électoraux pour que l'élection soit acceptée par tous et puisse se tenir dans un climat apaisé, et tout cela pour éviter les crises post-électorales.

Il est à noter que ces Ray Aman-dreny, initiateurs du dialogue s'agissent de la présidente de l'Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, le pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa, président en exercice  du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM). 

Plusieurs entités et personnalités participent au dialogue.

Suite à leur appel à l'endroit de toutes les forces vives sans exception de la nation à prendre part au dialogue, plusieurs entités ont répondu favorablement à cet appel. Parmi eux figurent des personnalités politiques bien connues, les 10 candidats au sein du collectif, des organisations,  des anciens chefs d’institution, des partis politiques, des généraux retraités, etc. Comme prévu, les trois candidats prêts à affronter l'élection ne sont pas venus assister à la réunion et n'ont pas envoyé de représentant. Les deux candidats absents sont ceux naturalisés Français.
 
Il est également à noter que les chefs de fil de ce médiation ont auparvant rencontré plusieurs associations de commerçants,des sociétés civiles, des associations estudiantine et syndicales. 
 
Les parties prenantes au dialogue à Tsimbazaza. Image: Tia tanindrazana
 
Suspension du processus électoral
 
A l'issue de la médiation ce vendredi 10 novembre 2023, et après les prises de paroles et des discussions, il a été décidé que vu les inquiétudes affichés par la majorité quant à l'intégrité du processus électoral, vu la circonstance actuelle dans le pays ou l'usage excessif de la violence règne et la liberté d'expression est bafouée, les participants se sont accordés à l'unanimité sur le report de l'élection prévue le16 novembre. Par conséquent, ils demandent à tous les candidats de mettre de côté leurs différends et de s’accorder sur un nouveau calendrier. Selon les dires de la présidente du Parlement, cette conclusion sera transmise à la CENI, au Gouvernement et aux partenaires internationaux.

Certes, procéder à la suspension du processus électoral s'avère très impératif et se révèle raisonnable, car elle permettra de rétablir l’équité et la transparence dans ce processus, et de procéder de cette manière à un audit du fichier électoral pour que les élections respectent les normes et les standards internationaux requis. De ce fait  Mme la présidente de l'Assemblée nationale demande aux tenants du pouvoir d’en donner force exécutoire.

Contre-offensive du gouvernement de transition "illégal"

Comme attendu bien évidement, une telle déclaration ne stabilise pas le gouvernement de transition jugé "hors du cadre constitutionnel et légal", il ne peut pas du tout se le permettre vu leur entêtement constaté depuis leur entrée sur la scène politique. Ils ont toujours refusé tout accord politique tendant à un report du scrutin. Leur contre-offensive n'a pas tardé à sortir et cela ne surprend plus d'un. 

De toute évidence, pourquoi insister à tenir des élections qui ne sont pas acceptées par la majorité des candidats concurrents à la magistrature suprême. Beaucoup d'observateurs ont d'ailleurs fait savoir leurs remarques sur les violations des règles du système électoral qui vise à favoriser un résultat voulu, des actes de tromperies, de mauvaise foi sans parler des manœuvres machiavéliques qui achètent les choix du peuple. Eh oui, annuler les élections pour une date ultérieure serait une résolution équitable afin de permettre à tous les candidats de concourir dans un processus équitable. 

D'ailleurs, que l'élection ait lieu ou non, on connait déjà le résultat et ce sera certainement contesté et restera illégitime et injuste. C'est à partir de cela que la lutte va s'intensifier.......

Je réitère encore si Andry Rajoelina a vraiment de l'amour sincère pour la nation Malgache. Qu'est-ce qui l'empêche de renoncer à sa nationalité française et de choisir d'acquérir la nationalité malgache pour le respect de la souveraineté nationale et en l'honneur des personnes (martyrs) décédées dans la guerre d'indépendance ?    

Félicitations et longue vie à ces Ray aman-dreny responsables qui font preuve de patriotisme.  


vendredi 3 novembre 2023

Le Fihavanana Malagasy perd sa valeur à cause des divergences politiques

A la veille de l'élection présidentielle à Madagascar le 16 novembre, [date reportée d'une semaine faisant suite à la requête déposée par un candidat en lice blessé lors d'une manifestation, un report insignifiant qui n' a pas satisfait les candidats de l'opposition et leurs sympathisants]. Les actualités autour de l’élection dominent actuellement les médias. Les débats politiques font rage et gagnent du terrain tant au niveau des acteurs politiques qu'au niveau des citoyens Malgaches. 

Des propos haineux et agressifs 

Dans les publications à caractère politique dans les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, des commentaires agressifs pour des raisons de divergences de points de vue politique témoignent la division de la population Malgache. Les valeurs fondatrices de notre société que sont le Fihavanana (la paix), la fraternité, le respect mutuel, la solidarité sont foulés aux pieds par des groupes de personnes rémunérées pour semer la pagaille. Pour soutenir aveuglement leurs candidats préférés, certaines personnes ne mâchent plus leurs mots au détriment de la Fihavanana Malagasy. Les propos sont parfois très virulents et reflètent la haine totale tout en laissant une libre place à la louange de leur idole.

Concernant les personnes qui manifestent leur intention de rejoindre la place du 13 mai: Les commentateurs qui s'y opposent disent:

"Allez vous manifester et ne dites pas que vous êtes mort par amour de la nation".

          "Préparez le drap blanc pour recevoir votre corps sans vie après la manifestation".

"Allez et quand vous serez blessés, c'est de votre faute, assumez".

Quant aux blessées durant les manifestations. Voici quelques exemples des commentaires virulents:

"Tant mieux, c'est une punition à cause de votre entêtement".

"Tant mieux, vous cherchez la mort".

Déshumanisation

Alors que la situation politique dans la grande île s’aggrave, les Malgaches assistent à une tendance croissante à l'abomination et la déshumanisation. On les constate dans leurs discours haineux, les provocations, non seulement au niveau des simples citoyens mais surtout au niveau des hommes politiques à travers leurs discours intermittents dans les émissions radio et télévision presque tous les jours.

Les heurts ne se limitent pas aux commentaires en ligne mais règne presque partout, dans la vie quotidienne, au foyer comme aux marchés, dans les lieux de travail comme à l'école, etc. Un fait qui fait craindre la sécurité personnelle de tout un chacun. Les fanatiques ne maîtrisent plus leur colère jusqu'à causer des disputes extrêmes et des bagarres inutiles. Les uns encouragent et cautionnent les violences policières, les autres blâment lourdement les personnes blessées par les forces de l'ordre. Et les forces de l'ordre n'hésitent pas une seconde de faire usage de forces et violences excessives à l'encontre des gens non armés qui usent leur droits de se manifester librement.

Aucune mesure prise malgré le flagrant délit

Depuis son tout début, la marche des 11 candidats accompagnés par leurs partisans était toujours pacifique depuis le 02 octobre 2023. Mais lorsque les partisans arborant la couleur orange ont commencé à se manifester dans les rues pour fin de propagande, celles-ci se sont conduites de façon brutale envers les manifestants pacifiques en les criant dessus et en les agressant, une vidéo en témoigne. Un jour à Ampasampito donc, un vol à la tir a eu même lieu car un journaliste a été la cible du vol de son téléphone. Des passagers d'un bus sont aussi victimes d'une agression. Un homme âgé a été battu par une femme vêtue en couleur orange. Tout cela s'est passé aux yeux des forces de l'ordre mais aucune arrestation n'a eu lieu, comme montre cette vidéo. Voici le lien au cas ou la vidéo ne démarre pas: https://www.facebook.com/watch/?v=276476305364785



Risque de guerre civile

Les attaques de tout genre continuent. A chaque rendez-vous sur les points de départ des manifestants en couleur blanche, on aperçoit la présence de ceux de couleur orange. Le samedi 15 octobre, des affrontements se sont reproduits entre les militants des deux côtés. Les points de ralliement du Collectif des candidats sont investis de bonne heure par les partisans d'Andry Rajoelina vêtus en orange. Des provocations et des insultes ont eu lieu. Du côté du CENAM, les partisans du candidat d’État ont empêché la voiture de Marc Ravalomanana de s'avancer, causant ainsi une longue histoire infondée, disant que le chauffer de l'ex-président a heurté une dame qui était décédée ultérieurement et a aussi heurté un gendarme qui était blessé par la suite. La famille de la victime a porté plainte contre le chauffeur, et pareil pour le gendarme blessé. Il est à noter que la marche pacifique de tous les jours est diffusée en direct sur quelques chaînes de télévisions privées et en live sur Facebook. D’après les vidéos, aucune femme heurtée n'a été vue et aucun gendarme heurté par la voiture blindée non plus. Voici la vidéo en question et le lien au cas où la vidéo ne s'ouvre pas

https://www.facebook.com/watch/?ref=search&v=299262252883704&external_log_id=d48efb7f-9620-4ae2-9a17-d02b52592f0c&q=video%20teny%20Ampasampito%2C%20Naivo%20Raholdina%20%3A%20Mihetraketraka


Deux salles, deux ambiances

Ce qui est inacceptable, c'est que malgré la caractère pacifique de la marche blanche du côté des collectifs des 11 candidats, leurs manifestations sont toujours empêchées et réprimées par les gendarmes à coup des tirs de gaz lacrymogène. Au contraire, la fête battait son plein dans l'autre camp. Leurs manifestations se déroulent en toute quiétude, sans aucun accrochage avec les forces de l’ordre ni entraves de leur part. En fait, si on laisse aux oppositions la liberté de se manifester pacifiquement, la situation politique n'aboutit pas à ce stade de violence, pas de blessés, pas d'arrestations. Les personnes sont arrêtés de façon arbitraire. Malheureusement, les rassemblements des opposants sous toujours menacés et cela reflète la partialité manifeste des forces de l'ordre. 

Rétablir la confiance entre les citoyens et les forces de l'ordre

Face à cette réalité inquiétante, les discours haineux et les actions provocatrices doivent cesser. il est crucial plus que jamais de rappeler tous les citoyens Malgache à la valeur inestimable du Soatovina Malagasy, le FIHAVANANA et aussi à la nécessité de respecter à tout moment les principes fondamentaux de la dignité humaine.Il est temps de rassembler pour lutter contre la propagation de la haine, il existe de nombreuses façons de prendre position pour faire la différence. Nous devons trouver un moyen de conserver notre humanité commune.

Du côté des forces de l'ordre, leur partialité est palpable depuis de début. Si leurs missions consistent a maintenir la paix, l’ordre et la sécurité publique, assurer la sécurité des personnes et des biens, ils deviennent un instrument de l’État pour légitimer une élection qui n'est ni libre ni transparente, ni acceptée par tous et que l’État va forcer avoir lieu (si elle aura lieu) dans un climat d'agitation . Au lieu de sauvegarder les droits et les libertés, respecter les personnes et être attentifs à leurs besoins, coopérer avec la communauté dans le respect de leurs orientations politiques, les forces de l'ordre Malgache deviennent une menace , une intimidation avec leurs arrestation illégales et leur usage excessif de la violence contre la population N'est-il pas temps de rétablir la confiance entre les citoyens et les forces de l'ordre? 

 


mercredi 29 mars 2023

La population Malgache se serre la ceinture face à l'inflation

Les prix des marchandises étalés aux marchés subissent une hausse exorbitante. Les Malgaches n'osent pas en parler ouvertement pour en dénoncer. Tout ce qu'ils font, c'est grogner. Pourtant, le coût élevé de la vie implique une question urgente qui mérite largement d'être abordée. Quant à moi, je le trouve tellement insupportable, injuste qu'il faut en parler surtout que l'inflation ne cesse de s'empirer ces derniers jours. En mois d'Août 2022, le taux d'inflation était de 9,3%, une inflation galopante selon les économistes de l'Instat (Institut National de la Statistique), un taux qui risque évidemment d'augmenter cette année.

J'ai déjà publié un article concernant l'augmentation des prix des denrées alimentaires à Antananarivo, si vous lisiez cet article, vous serez certainement étonnés par l'augmentation sévère du prix des produits PPN et les produits alimentaires comparés aux prix de l'année précédente. J'expose encore et encore les faits sur mon blog pour que le message atteigne les responsables concernés. L'inflation intérieure des prix alimentaires reste élevée non seulement dans la capitale mais partout à Madagascar et cela est de plus en plus pesante sur les ménages qui mangent à peine 3 fois par jours.  

Ces derniers jours, on peut remarquer une montée en flèche des prix des denrées alimentaires en l'espace d'une semaine comme pour le riz, s'il était 3200 Ar une semaine passée, il remonte rapidement à 3600 Ar la semaine prochaine. Je crains fort que le prix pourrait s'élever à 5000 Ar vers la fin de l'année si la tendance continue et aucunes mesures ne seront prises. 

Les causes de l'augmentation

En plus des conditions climatiques défavorables et notamment la dégradation des réseaux routiers qui impactent sévèrement les prix de certains produits. Il y a aussi la dépendance économique de Madagascar vis à vis de l'étranger en matière d'importation pour les produits de premières nécessités. Le pays n'est toujours pas en mesure de produire assez de vivres pour répondre aux satisfactions des besoins de la population Malgache. La non maîtrise et le manque des contrôles des agents de l'Etat sur les prix affichés aux marchés sont aussi à blâmer. 

Malgré la mise en place par l'Etat du State Procurement of Madagascar (NDLR : la société qui importe directement des PPN), ceci ne peut pas amortir d'un coup l'augmentation générale des prix.

Il est impératif de trouver une solution comme quoi, réformer un système de subventions pour apaiser la difficulté à la quelle fait face beaucoup de ménages Malgaches. L'Etat a déjà mis en place des mesures sociales d'urgence, mais elles s'avèrent très insuffisantes parce que certains des subventions n'arrivent pas aux destinataires les plus touchées. Parmi les solutions possibles qui aide aussi le pays à substituer aux importations figurent :

  •  La construction ou réhabilitions des infrastructures agricoles
  • Elargir les terrains à cultiver pour les petits agriculteurs,
  • Faciliter l'accès aux engrais et aux semence
  • Amélioration de la capacité de productivité des Malgaches pour une autosuffisance alimentaire
  • Allouer des ressources financières aux agriculteurs 
  • Allouer des ressources financières aux industries spécialisés dans l'huilerie, les céréales.

D'ailleurs, la guerre en Ukraine est également en grande partie un facteur déclenchant la hausse des prix au niveau mondial, des prix alimentaires au plus haut font craindre une crise mondiale  d'après l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), et les prix risquent encore d'augmenter.

 La population Malgache se serre la ceinture

Subissant une pression sur le pouvoir d'achat. Rares sont les ménages qui peuvent se permettre d'acheter dont ils ont besoin. Les couches les plus pauvres de la population sont contraintes de réduire leur dépense et ne pas manger à sa faim. Même les couches à revenu intermédiaire sont aussi fortement touchées et se sont obligés de prendre des mesures d'économies dans leur dépense.

 Augmentation presque de tous les produits de premier nécessité (PPN).

Allons exposer dans ce simple tableau les prix des produits indispensables pour un usage quotidien qui ne cessent de connaitre une hausse. Je fais la comparaison de celui de l'année en 2021 début du confinement, le prix de l'année dernière et le prix actuel. Je préfère ne pas deviner les prévisions des prix pour l’année prochaine si la tendance actuelle se poursuive. 

Les listes des produits concernées par la flambée des prix sont nombreuses, comme les différents types de savons, les pâtes alimentaires, les nouilles instantanées , les sardines en boîte, etc.

 

PRODUITS

PRIX (kg) EN 2021 (début du confinement)

PRIX (kg) EN 2022

PRIX (kg) ACTUEL 2023

RIZ BLANC

1400 Ar 

2000 Ar

3 600 Ar

RIZ ROUGE

1600 Ar

2500 Ar

4 000 Ar

HUILE

4800 Ar

8000 Ar

10.000 Ar

SUCRE

2000 Ar

3100 Ar

4 800 Ar

FARINE

2000 Ar

3000 Ar

3 800 Ar

MAÏS

1400 Ar

2 000 Ar

3400 Ar

POUDRE DE SAVON

200 Ar

300 Ar

400 Ar

Manifestation dans d'autres pays  

Partout dans le monde, des manifestations éclatent dans plus de 90 pays pour protester contre la hausse des principaux produits de base. 

Au Kenya, les manifestants partisans de l'opposition dirigé par Raila Idinga sont descendus dans les rues pour protester contre l'inflation et contre le gouvernement et réclament dans l'occasion la baisse du coût de la vie, la baisse des prix des produits de base, la baisse du prix de l'essence, la baisse des frais de scolarité".  La police Kényane a lancé des gaz lacrymogènes de l'interdiction de tout rassemblement. 

C'est le cas aussi en Iran ou des centainesde manifestants sont descendues dans la rue dans plusieurs villes Iraniennes pour contester l'augmentation des prix des produits de première nécessité. Au moins 22 personnes ont été arrêté dans le pays durant les manifestations en mai 2022 

Les Marocains quant à eux se sont aussi manifestés suite à l'appel de la Confédération démocratique du Travail pour protester contre la la hausse des prix jugée exponentielle et sans précédent des prix et la dégringolade du pouvoir d'achat des citoyens. L'inflation au Maroc continue de grimper, atteignant les barres de 10 % sur un an au mois de février, d'après les dernières données publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l'institut statistique Marocain.

En 2022, après des années de stabilité, le retour de l’inflation en Europe réveille des mouvements sociaux partout dans le continent. Les citoyens Européens sont descendus dans la rue depuis l’été pour manifester leur mécontentement face à l’augmentation du coût de la vie. 

Face à l'inflation encore, des manifestations pour joindre les deux bouts ont eu lieu en France pour demander une augmentation des salaires.

Quant à Madagascar, personne ne se manifeste par peur de représailles, ou font-ils preuve de sagesse ou n'ont-ils plus le temps à perdre pour une manifestation qui pourrait n'aboutir à rien.  Et les observateurs sont plutôt centrés sur la préparation de l'élection présidentielle Malgache le 9 Novembre et 20 Décembre 2023. 

 

 

 

 

 

 

Chine: L'éffondrement d’une autoroute fait au moins 48 morts et 30 blessés

Suite à un glissement de terrain qui a entraîné l'effondrement d'une portion d'autoroute, quarante-huit individus ont perdu la ...