Sous condition du respect de la ligne éditoriale et de la déontologie, ou de peur d'être ciblés ou attaqués en justice, beaucoup de journalistes ont peur ou hésitent de répliquer à des propos violents lancés par des politiciens contre eux. Par contre, une journaliste renommée malgache a osé fustiger sévèrement le ministre de la communication qui a critiqué son émission et l'a qualifié de marchand de légumes. Ce n'est pas la première fois que cette journaliste a l'audace de critiquer ouvertement et publiquement un homme politique, mais elle a également déjà lancé des critiques acerbes à l'endroit même du président de la transition et cela à plusieurs reprises, bref cette journaliste n'hésite pas à rétorquer, à hausser le ton quand elle juge que telle ou telle chose est insupportable et mérite une clarification. La question est de savoir: qu'en est il des autres journalistes? notamment les journalistes de la chaîne nationale qui semblent ne pas avoir le choix que d'obéir aux ordres du régime en place, leur indépendance est entièrement mise en cause, il y a récemment par exemple la non-couverture du passage du PM Omer Beriziky à Antalaha sous l'ordre de ce ministre de la communication.
A la suite du célèbre émission télévisée "Invité du Zoma" (Invité du Vendredi) présentée par la journaliste Onitiana Realy chaque vendredi sur la chaîne privée TV Plus Madagascar, la dernière émission avec son invité spécial, le président de la transition Andry Rajoelina a été très suivie par beaucoup et a alimenté des sujets de conversations au sein de la population malgache aussi bien "off-line" qu'"online". D'autant plus que ladite émission a été diffusée en direct sur la chaîne nationale malgache TVM à la demande du président de la Hat.
A la fin de l'émission "Invité du Zoma", le ministre de la communication, Harry Laurent Rahajason, alias Rolly Mercia a tout de suite émis ses critiques par rapport à cette émission, en qualifiant la présentatrice et son émission à un marchand de légumes. A part la reproche du fiabilité des sondages publics réalisés par la chaîne privée que le président de la transition a critiqué pendant l'émission, le ministre de la communication a aussi enchaîné en ajoutant que ladite sondage est inutile et non fiable.
Ne voulant pas répondre à cette déclaration hâtive et irréfléchie du ministre, la journaliste Onitiana Realy n'a pas pu s'empêcher de fustiger ce ministre connu par ses paroles parfois vexantes, virulentes et même humiliantes en accentuant que malgré leurs critiques, le sondage va bel et bien continuer tant qu'une agence totalement indépendante en la matière ne verra le jour, car une telle sondage est un moyen pour la population malgache de s'exprimer surtout à l'approche des élections. Et en réponse à la qualification de marchand de légumes que le ministre a attribué à l'émission et sa présentatrice, cette dernière a souligné clairement que c'est ce marchand de légumes méprisé par ce ministre qui a plus de valeur morale par rapport à lui qui n'est qu'un déshonneur pour le pays et fait honte au gouvernement. Onitiana Realy a même adressé un message au président de la transition en lui signalant qu'une personne telle que ce ministre lèche-botte détruit la nation et nuit à l'image du président, c'est la raison pour laquelle une élection démocratique reste incontournable.
Il est à rappeler que c'est pour la énième fois que ce ministre de la communication de la transition parle d'un ton sévère et démesuré, le fait récent était quand il s'est adressé au chargé d'affaire de l'ambassade des États-Unis que celui-ci s'immisce trop dans les affaire internes de l'Etat. Et l'autre était sa réaction au discours de Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès de Transition lors de la présentation de voeux à Iavoloha sur la réouverture des stations audiovisuelles, il traite ce chef d'institution de ne pas maîtriser les textes réglementaires et législatifs et d'ajouter que tant que c'est lui qui est à la tête de la ministère de la communication, aucune station privée n'aura pas l'autorisation d'émettre tant qu'elle ne respecte pas la loi en vigueur. Un caractère que beacoup disent indigne d'un ministre de la communication.
Ainsi, je peux déduire que certes, le silence est d'or, mais quand les choses ne sont plus acceptables, on ne peut plus tolérer. Des fois donc, il est nécessaire de s'exprimer, de hausser le ton, de donner des éclaircissements, de s'affronter même verbalement surtout quand on est souvent victime des propos agressifs, méprisants. L'objectif est de conscientiser certaines personnes, notamment des politiciens qui se croient tout permis et au dessus de la loi. On peut conclure qu'une journaliste comme Onitiana Realy est une journaliste sûre d'elle, qui n'a pas peur de dénoncer ce qu'elle juge inadmissible et intolérable. Finissons le post par cette citation de Henry Maret "Critiquer une renommée comme celle Victor Hugo, c'est chercher des poux sur un lion"
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