La jirama, une société d'Etat fournisseur d'énergie à Madagascar connaît des difficultés depuis des années. Malgré les solutions de toute sorte déjà adoptées, la société a toujours du mal à se redresser. Les dirigeants successifs n’ont jamais eu l'idée d'introduire une politique énergétique sérieuse qui constitue pourtant un secteur porteur pour l'économie malgache. Le plus triste dans tout ça, ce sont les usagers qui subissent de plein fouet les conséquences.
A part les infrastructures de production qui sont pour la plupart vétustes, les groupes en panne, le problème en approvisionnement de carburant, la principale cause de la dégradation de cette société d'Etat d'eau et d'éléctricité est surtout d'ordre financier, ou plutôt la mauvaise gestion . On se souvient par exemple de la perte de 600 millions d’ariary. On constate également que la Jirama n'arrive plus à contrôler les foyers qui profitent pleinement de l'électricité en utilisant des compteurs truqués ou tout autre dispositif de détournement d'électricité, causant une grande perte à la Jirama.
Actuellement, le problème s'intensifie avec la grève des
employés de la Jirama, il y a moins d'un mois, pour contester l'accord
passé entre l'Etat et la société Américaine Symbion Power pour la mise
en concession de quelques centrales. La majorité de
la population sont en désaccord avec ce grève qui ne fait qu'empirer la
situation.
Avec les problèmes sans fin de la Jirama, ce sont toujours les
clients qui en paient les frais en subissant entre autres la hausse des
tarifs de l’eau et de l’électricité, les délestages intempestifs dont
les conséquences sont insupportables pour l'ensemble de la population.
Il est désolant de voir que la population malgache déjà minée par la
pauvreté serait encore obligée de subir les délestages et ses
répercussions: la multiplication des actes de banditisme pendant les
longues heures des délestages, les foyers sont contraints d'acheter des
bougies, les appareils éléctro-ménagers sont détruits à cause du coupure
soudaine d'électricité, la famille ne peut plus suivre les infos à la télé, radio. Et le pire, les foyers qui n'ont pas
encore reçu leur facture ou l'agent releveur n'est encore passé, se sentent obligés d'aller auprès des agences de
Jirama pour faire la queue et récupérer les factures pour que celles-ci ne s'accumulent pas.
Curieusement, certains quartiers sont épargnés par les délestages tandis que beaucoup de secteurs doivent subir des délestages de longues heures, une autre forme de discrimination?
Certains observateurs avancent l'idée d'une privatisation comme solution, mais semble t-il que le dernier mot appartient à l'Etat et aux responsables de la Jirama. Comme on ne sait pas encore quand le fameux délestage prendra fin. Pour ne pas plonger dans le noir qui devient le lot quotidien de nombreux usagers, certains foyers adoptent la solution verte, tout comme nous qui avons décidé d'acheter un petit kit solaire pour que nos enfants ne pleurent, ne se terrorisent pas dans l'obscurité.
kit solaire |
En se mettant à la place des ménages dont la majorité vivent dans la pauvreté, on se demande si l'Etat et la Jirama sont conscients de la misère endurée par la population, parce qu'ils ajoutent encore le délestage et une éventuelle hausse des tarifs de la Jirama envisagée par le ministère de l'énérgie n'est pas à écarter.